Klémens & Vera

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Ce parfum de nos années mortes
Ceux qui peuvent frapper à ta porte
Infinité de destin
On en pose un, qu'est-ce qu'on en retient?

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Tu ne sers à rien Vera, tu n’as jamais servi à rien. Souviens toi ce bordel dans lequel tu t’es fourré il y a deux ans, le même est en train de te crouler, de te meurtrir littéralement. – Non ce n’est pas un bordel, je me sens bien, j’ai le contrôle sur tout, je le sais, je le sens, je suis maitre de mon destin, ma propre enseigne. – Enseigne de quoi ? Vera, tu pues la réflexion à deux balles, tu fais pitié, tu n’es rien, sans eux tu n’es rien, tu aurais dû crever il y a deux ans, ça aurait été mieux pour tout le monde, j’en suis sûre. – T’es sûre de rien, t’es qu’une voix minable dans ma tête, une voix qui m’a tué à petit feu et qui ne recommencera pas !

VERA « STOP CA SUFFIT !»

J’en avais assez de cette voix dans ma tête, de cet avenir incertain dont je faisais l’objet. Je rêvais de gloire, de beauté insupportable. Je souriais au premier qui me faisait un compliment … Le dernier avait été Klemens, une soirée, un peu d’alcool, un lit, une caresse et une semaine plus tard nous étions en couple … Une semaine que j’étais en couple avec cet incapable, officiellement, officieusement, il me sortait par les trous de nez … Et puis je n’étais bonne qu’à lui servir d’alibi, pour ses conneries alentour, soit … Prise au piège par un démon, prise au piège ne voulait pas dire en mourir, cette fois je serais plus forte, je le savais, beaucoup plus forte que …

VERA « MAIS TA GUEULE !! »

Je me sentais mal, trop mal pour assouvir le moindre de mes désirs, c’est pourquoi, j’avais profité de cette journée pluvieuse pour rester allongée dans le lit. Une couette bien chaude, une télévision toute brouillée et voilà que mes paupières étaient lourdes. Les heures passèrent et d’un pas nonchalant, je m’attaquais au ménage robuste de la maison, pourquoi faire ? Pour passer le temps, le temps sur quoi finalement ? Je n’en savais rien, il me le fallait.



Assouvir chacun de mes fantasmes les plus grands, les plus forts, les plus vulgaires en soit, satisfaire le mal qui me ronge sans détour et qui occulte chacune de mes pensées les plus sordides. J’ai mal, je fonds en larme sous cette recherche incessante, intransigeante et instable. Pourquoi ai-je besoin de tout ce mal pour devenir quelqu’un, comment suis-je devenue celle qui m’épouvante dans ce miroir. Et puis je l’ai trouvé, en un souffle léger je revis et je souris, les larmes sèchent rapidement, peut être trop et j’oublis jusqu’à mon propre prénom. Mes fesses touchent rapidement ce sol froid et sans vie, je suis seule au plus profond de mon être, seule et sans attache aucune … Mais le monde me rappel à lui.

« Bordel Vera, qu’est ce que tu fou ? »

J’entends sa voix mais elle est si lointaine, si soudaine, il m’aime, je le sais, je veux vivre pour lui mais déjà il est trop tard, un nuage embrouille mes idées, mes souvenirs s’effacent pour ne laisser aucune trace, sauf peut être celle qui restera à jamais gravée dans ma peau.


Un son me ramène à la réalité, quelqu’un frappe à la porte, je soupire prête à envoyer chier le propriétaire, de toute façon, le loyer, il peut se le mettre au cul, je suis prête à le hurler de toute mes forces à travers la porte blindées lorsque je reconnais une voix familière. Klemens. Qu’est ce qu’il fou là ? J’en sais rien, j’hésite, je regarde autour de moi. Débauche. Je passe une main dans mes cheveux emmêlés, attrape au vol un élastique qui les attachera, simplement, doucement, cachant cette misère absolue, cette débâcle de mon âme, je ne prends pas la peine de m’habiller, le boxer et le teeshirt qui recouvrent mon corps feront l’affaire, j’en suis certaine. Les coups retentissent un peu plus, plus fort aussi, je ne me précipite pas et joue quelques instants avec le verrou que j’ouvre désormais, entrebâillant la porte, je ne prends pas la peine de saluer mon invité, je tourne les talons et m’affale dans le canapé, le laissant me rejoindre s’il en a l’envie, avec ces mots à la bouche.

VERA « Qu’est ce que tu fou là ?»

rêves de moi

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Le monde craint, la vie craint, je ne me souviens même plus de cette soirée que j'ai passé, avec qui étais-je? Une robe rouge, des chaussures à talons noirs, voilà ce qui gisaient sur la chaise, était-ce ma tenue? Où l'avais-je choppé, je n'en savais rien, j'avais mal au crâne et ce rythme lancinant des coups sur la porte m'anéantissaient, pourquoi? Cette obsession de bien faire, de devenir quelqu'un, de devenir connue et reconnue, j'étais encore loin de la gloire, mais j'y croyais, fort, tellement fort ... Le monde était injuste, insignifiant, pourquoi y avait-il des pauvres, des riches, des moins que rien? Où étais-je dans tout ça? Dans le bas monde, certainement. Un mal de crâne horrible dû à l'alcool ingéré durant la nuit, et puis cette drogue qui coulait désormais dans mon sang, dans mes veines dilatées, je soupirais de honte, ou presque. Je lui avais ouvert la porte sans un mot, une parole gentille, je n'avais pas envie, je n'étais pas moi, j'étais trop mal, bien trop mal. Il ne le prit pas très bien, tant pis si je l'avais vexé ou avait atteint sa dignité d'être suprême, aujourd'hui, je n'étais pas sienne, du moins, je le croyais.

Je m'évertuais à cliquer sur cette touche "+" de la télécommande, qu'allait-elle m'apporter de plus que ces images qui défilaient sur l'écran, le son était tellement bas qu'on entendait rien, peut être voyait-on une explosion quelconque, ou ça? Je n'en savais rien, je m'en fichais à vrai dire, ces hautes tours, ces domaines de gens riches me donnaient la nausée. J'éteignais l'appareil alors que Klémens se jeta à son tour dans le canapé, à l'opposé de mon être, tant mieux, je n'avais aucune envie de sentir son odeur dès le matin, bien trop de mauvaises odeurs gisaient là. J'entendais sa voix résonner dans ma tête, et puis ces mots en sortir réellement.

KLEMENS « Qu'est-ce que je fou là a ton avis Vera ? Je suis venu te déboiter évidement, je me suis pas mit en couple avec toi pour aller serrer d'autres filles ailleurs. »

Sur ces paroles je fronçais les sourcils, le matin était trop rude pour moi, mais étions nous le matin, quelle heure était-il d'ailleurs? Je n'en savais rien, après avoir jeté un coup d'oeil autour de moi, je reportais mon attention sur mon compagnon d'infortune qui débitait déjà d'autres mots.

KLEMENS «Plus sérieusement, faudrait que tu me rende un petit service babe. Je peux plus habiter dans mon appartement, ça te dit de continuer le conte de fée et de m'avoir à domicile ? Tu me connais, je t'emmerderais pas si tu commences pas, et puis je serait en déplacement souvent rien qu'à partir de demain je suis off pour les fashion week tu me reverra pas avant 4 semaines. »

Je mis un temps fou à ouvrir la bouche, les sourcils toujours froncés, je ne comprenais pas un mot. Je l'arrêtais net, levant la main vers lui.

VERA « Attends, attends, attends, qu'est ce que tu débites là? Tu veux squatter ici? Genre dans un taudis pareil? Et en quel honneur ... Non non dis rien, j'y gagnes quoi moi? A part un élément perturbateur dans ma vie? »

Etait-ce ainsi que je le voyais? Peut être, surtout en ce moment. Dormirait-il dans le même lit que moi? Deviendrions nous un couple au point de partager les mêmes draps chaque nuit, de se lever à ses côtés chaque jour, de vivre quotidiennement avec ses affaires affairées ci ou là. Je fermais les yeux, soupirais, me gratouillais la tête pour me lever, déclarant.

VERA « J'ai besoin d'un remontant. Tu m'as donné mal au crâne avec tes conneries »

Je pouvais être cette fille naive, insociable et peu sure d'elle, mais je savais où donner de la voix, je savais où je pouvais crier et avec qui, je savais redevenir moi même, quand je me rendais compte que même les personnes qui paraissent infranchissables étaient à ma portée, voir même plus bas que moi. Je fonçais à la cuisine et me servit d'un grand verre de lait, oui, c'était mon remontant du matin, il ne fallait pas s'attendre à autre chose ... Le sirotant, je m'approchais à nouveau du canapé, pour m'accouder sur le rebord, derrière Klemens et demander.

VERA « C'est une blague n'est ce pas ? »

Je n'étais franchement pas jouasse à l'idée de partager mon chez moi avec lui, surtout après une semaine de relation ... enfin ça, c'était encore à voir.