Trois longues heures que Petr-Andel se tenait là, debout, sa coupe de champagne à la main, sans même essayait de sourire. Feindre d'être content, c'était ce qu'on lui avait demandé. Impossible. Pas une seule personne dans cette assemblée ne désirait être là. Maison luxueuse, poules de luxe, vêtements de hautes coutures, talons hauts, le cocktail idéal. L'ennui mortel. Petr cherchait un moyen de rendre son début de soirée un peu moins chiante. De l'animation, voilà ce dont il avait réellement besoin. N'importe quoi, même la quinquagénaire au diamant gros comme une boule de billard. Il se fichait bien de ce qu'il pouvait se passer, il voulais juste se faire un peu moins chier. Le serveur en chemise blanche et chaussures vernies trop petite pour lui apparue alors comme le messie. Une carte à son adresse. Juste quelques mots gribouillés à la hâte. Petr sourit. Voilà l'animation qu'il attendait tant. C'est d'un pas lent, qu'il se dirigea vers la pièce voisine. Une immense pièce muni d'une lit king size à faire pâlir de jalousie Marie-Antoinette elle même. Il sentie alors des mains se poser sur lui. Dans la lueur pale de quelques bougies, Petr distingua le visage de la jeune fille. Seize ans. Il savait parfaitement qui elle était. La fille de la propriétaire. Petite vierge effarouchée, entichée. trop cajolée, trop riche. Petite sotte. Petr sourit. Un plan machiavélique avait germé dans son esprit. Qui s'y frotte s'y pique. Il l'embrassa à pleine bouche, violemment. Il avait presque envie de lui faire mal. A peine eut il posé la main sur elle, que celle-ci haleta. Pauvre petite fille riche. Les mains habiles de Petr glissèrent sous la robe bien trop courte de la jeune blondinette. En une fraction de secondes elle se retrouva les fesses à l'air. « On va faire un jeu. » chuchota-t-il. Il dénoua sa cravate et banda les yeux de la petite sotte. Des baisers à pleine bouche, quelques cris étouffés, elle ne tenait plus, elle voulait plus. Petr se recula, il la guida au son de sa voix. Puis il ouvrit les grandes portes coulissantes qui les séparaient du reste des convives. Surprise. Des Oh! Des Ah! Puis le cri strident d'une mère outrée. La jeune fille retira la cravate, sa lèvre trembla et ses grands yeux verts s'emplirent de larmes. Un regard noir, puis le rire strident de Petr. Cruel.

Un coup d'oeil à sa montre, il était l'heure. Tout était savamment orchestré. Il allait enfin pouvoir jouer. Jouer avec un adversaire à sa taille.

Quelques heures plus tôt, Petr avait tout préparé. Lorsqu'il été passé devant cette robe il avait su. Il s'agissait d'une robe courte, très courte, bleu nuit, elle était transparent sans trop l'être, insolente et gênante, sage et disciplinée, elle volait, d'une légèreté envoûtante. Elle était parfaite. Il l'avait fait emballer dans une grande boite blanche, avec une oreillette et une enveloppe. A deux heures, tu enfileras la robe, mettra l'oreillette et nous jouerons avec mes règles. ps, ne porte rien en dessous. Petr Le tout avait été envoyé par coursier à Sashenka Voskresenskai. Dans l'esprit tordu de Petr tout avait été minutieusement pensé. Il espérait de tout son coeur que Sashenka jouerait le jeu, mais depuis le début, elle n'en faisait qu'à sa tête. Pourtant, Petr sentait que cette fois ci, ce jeu lui plairait. C'était la nuit idéale pour un tel jeu. Sombre et déserte. Prague dormait. L'air était frais et l’ambiance lourde. Petr esquissa un sourire. Machiavélique. Il était plus que conscient de sa perversité. Méchanceté gratuite. Ca avait toujours été son truc, depuis tout petits. Behevia et lui, enfants cruels, enfants rebelle. Il n'y avait pas de place pour l'amour chez Petr. Jamais. D'ailleurs au si loin que l'humanité se souvienne, Petr n'avait jamais aimé personne, aimer d'amour. Le sentiments amoureux lui était inconnu. C'est pas qu'il le voulait pas, c'est pas qu'il en avait peur. Petr n'a peur de rien. C'est juste qu'il n'a jamais trouvé la bonne pétasse. En soi, ce n'était pas plus mal. Il était trop égoïste pour une relation sérieuse, trop puéril pour être en couple et trop compliqué pour être supporter par quelqu'un d'autre que sa soeur.

Il héla un taxi. Se gara de telle sorte qu'il pouvait voir l'immeuble de Sashenka, mais qu'il ne pouvait être vu. Game on, lui envoya-t-il depuis son blackberry. Il plaça alors l'oreillette dans son oreille et attendit que la jeune fille descende.

Sashenka. Sashenka était une des très rares personnes que Petr n'avait pas envie de frapper à mort. La vérité c'est que les deux jeunes gens se ressemblaient sur certain points et notamment les points que personnes ne comprend d’ordinaire. Tolérance. Petr ne connait pas se mot, pour lui tout ce qui n'est pas un peu prés beau, riche et intelligent ne vaut pas la peine d'être rencontré, pire, il a besoin de se sentir puissant, la moindre faille et Petr se fait une joie de vous écraser. Ce qui était à la base un simple jeu est devenu avec le temps un vrai très de caractère. Il ne se passe pas une minute durant laquelle Petr se demande se qu'il ca bien pouvoir faire. Il jubile dès que quelqu'un souffre. Rien que pour ça, Sashenka est différente, elle ne craint pas Petr, mieux, elle semble presque apprécier le jeu de ce dernier. Pour une fois, Petr voit comme il est bon d'avoir un adversaire à sa taille, quelqu'un qui soit capable de lui tenir tête, de se jouer de lui peut être.

Cette nuit, n'était rien d'autre qu'une nouvelle partie du jeu farfelu de Petr. Pourtant cette fois c'était différent, Petr avait bel et bien l'intention d'aller jusqu'au bout avec Sashenka, ils allaient coucher ensemble, et ils allaient le faire selon ses règles. Rien qu'à l'idée de ce qu'il avait en tête, Petr esquissa un sourire. Un terrible sourire, machiavélique. La chauffeur fixa Petr, soulevant un sourcil intrigué et presque inquiet. Voilà prés d'un quart d'heure que les deux hommes se trouvaient là, cacher dans cette voiture. Voir sans être vu. Petr lui lança un regard noir, il détourna la tête.

Petr aperçoit alors Sashenka devant son immeuble, des talons si hauts qu'ils auraient donné le vertige à n'importe qu'elle petite pouf. son Burberry sur le dos et la robe. La robe que Petr avait choisi rien que pour pouvoir l'enlever, juste parce qu'elle avait été crée pour magnifier le corps de la jeune brunette. Un autre sourire se dessine sur ses lèvres parfaites. Petr décide alors qu'il est temps. Il est temps de commencer à jouer. Il paie de taxi avec un air de dédain, sort de la voiture dans le plus grand silence. Personne. La rue est vide, pourtant, Sashenka ne peut pas le voir. C'est alors qu'il chuchote. « Marche quelques mètres, au niveau de quatrième réverbère, tu tourneras à droite. » Lui aussi avait posé son oreillette. Sa voix était calme et rassurante. Il voulait voir l’incompréhension, l'excitation, peut être même la peur s'installer sur le visage de Sashenka, dans sa démarche, l'entendre dans sa voix. Dans son esprit, tout était très clair, il avait déjà tout imaginé, tout calculé. Petr savait très bien que ce jeu n'aurait pas été possible avec quelqu'un d'autre que Sashenka. C'est d'ailleurs pour cette raison que c'est à elle qu'il avait pensé. La raison est très simple, il faut être un peu fou pour se laisser guider dans les coup tordus de Petr-andel.

Petr fit quelques pas toujours de manière à ne pas se faire repérer. Il vit alors Sashenka suivre ses indications, avancer d'un pas plus ou moins sur dans la nuit sombre. Elle avait cette allure d'impératrice, une démarche de princesse, assurée, décidée. On avait cette impression que rien ne pourrait jamais lui résister. D'ailleurs, il faut bien avouer qui peu de chose résistait à une fille à papa de la trempe de Sashenka.