Je me nomme Saskia Vladislav, je suis née à Zagreb en Croatie, il y a 21 ans. Je suis croate, mais je possède quand même des origines françaises qui dont je suis très fière. Je suis célibataire. Je suis mannequin. Le groupe auquel je souhaiterais appartenir est vogue. On m'a déjà dit que je ressemblais à nina dobrev

Ma joue collée contre le carrelage de la cuisine je prends conscience avec douleur des voix qui m'entourent. Des cris et des pleurs résonnent alors qu'inconsciente je saisis ces voix au creux de mon âme sans pour autant avoir la force de leur répondre. A chaque respiration, je sens la douleur me faire gémir alors que mes yeux s'ouvrent enfin. Le spectacle qui s'offre à moi n'a rien d'un compte de fée alors que ma mère recule encore sous les coups de mon père. Une forte odeur d'alcool imbibe la pièce alors que je trouve la force de me relever. Le goût cuivré de mon sang dans ma bouche me pousse à lui tenir tête mais je dois le payer de ma vie. L'homme qui me sert de père, se retourne enfin pour me faire face alors qu'un sourire mauvais se dessine sur ses lèvres. La peur m'envahit alors que ma fierté m'empêche de trembler d'effrois. Le silence retombe dans la maison alors que nous nous fixons dans l'attente d'une nouvelle attaque de l'autre. Mes lèvres se pincent en même temps que ma mâchoire alors que j'entends le gémissement de ma mère derrière lui. Il suffit d'un moment d'inattention de ma part pour que son poing vienne à heurter ma mâchoire qui craque sous ses doigts tout en me faisant basculer en arrière. La douleur irradie mon être alors que hurler devient impossible par ses coups. Je deviens une poupée dans les mains d'un monstre assoiffé de violence et de sang. « Alors ma salope comme ça on fait plus la maline, j'espère que tu aimes ça au moins. » Comment avons nous fait pour en arriver là ? Nous avions tout pour être heureux mais tout à changer quand mon père perdit son travail comme la moitié de nos voisins qui protestèrent en vain contre la fermeture de leur usine. Il chercha durant deux longues années avant d'abandonné pour plonger dans l'alcool. Par le passé je voyais mon père comme un héros alors que blotti dans ses bras, le monde n'avais plus ce visage sombre comme il a aujourd'hui. Il arrête pour me laisser reprendre une respiration surement la dernière avant qu'il ne vienne à me donner le coup final. Mais je lui donnerais pas cette chance alors que je me relève tout en prenant appui sur la banque de la cuisine. La douleur crispe mon visage en une grimace malsaine alors qu'il croise les bras sur sa poitrine tout en appréciant la vue. Du sang coule le long de mes tempes et ma bouche alors que mes lèvres sont gonflées par sa violence. Un rire s'échappe de sa bouche alors que j'attrape un couteau que je tends dans sa direction. Son rire s'arrête alors que son regard sombre similaire au mien s'ancre en moi. La colère se lit à présent sur son visage et je comprends avec peine que ce dernier coup sera fatal pour un de nous deux. Il se rue sur moi tout en faisant tomber sur son poids. Des coups qui ne cessent de détruire mon corps. Ma tête heurte avec douleur le sol alors qu'écrasée sous son poids je suffoque peu à peu. Le visage de ma mère se dessine devant moi alors qu'elle le repousse pour me libérer. Son regard se durcir alors que sa bouche s'ouvre dans un rictus horrible. Mes yeux se baissent aussitôt vers mon corps et mes mains qui sont teintées d'un sang qui n'est pas le mien. Je trouve la force de me lever alors qu'assisse sur le corps de mon père, ma mère ne cesse de pleurer. Ma main se pose sur son épaule avant qu'elle ne vienne à la rejeter. « Tu es un monstre ! » Cette phrase fut bien plus douloureuse que tous les coups réunis de ma mon père. Titubant je m'accroche à la banque jusqu'à ce que mes doigts viennent à devenir douloureux. Je ne comprends pas pire, j'en veux à ma mère d'agir de la sorte après tout le mal qu'il a causé mais non. L'amour la rend faible pire l'amour la mènera à sa perte. Dans un dernier sursaut de lucidité j'attrape mon sac pour partir loin de cette maison chez qui je ne suis plus la bienvenue. Je deviens une étrangère pour les gens que j'aime ....

Appuyée sur le comptoir d'un bar miteux où des prostitués au rouge à lèvres rouge pétard se prélassent à mes côtés dans l'espoir d'y trouver un client, je laisse échapper un soupir. Ma vie est devenue un enfer dans lequel je me noie un peu plus chaque jour sans la possibilité de m'en sortir indemne. A l'étroit dans mon jean et mon pull trop court qui laisse l'air glacé caresser la peau de mon ventre, je laisse mon esprit vagabonder auprès de mes parents. Parents qui sont toujours en vie … Un père aussi vivant qu'avant qui bat ma mère avec son accord. Je tourne la tête pour croiser le regard de mon voisin penché non loin de moi alors que je réfrène les larmes qui gonflent mon regard. Je ne suis qu'une gamine de 19 ans obligé de vivre par ses propres moyens. Son regard clair me frappe pire, il me force à ne plus le quitter alors qu'un sourire se dessine sur ses lèvres. « Combien ? » Mes yeux s'écarquillent alors que mes sourcils se froncent alors que j'essaye de cacher la honte que je ressens d'être prise pour une prostituée. « Je vous demande pardon. » Un rire sort de sa bouche alors qu'il attrape une de mes boucles pour la faire tournoyer dans ses doigts. Je ne peux nier la charme de l'homme à mes côtés. Il doit avoir dans la vingtaine tout comme moi pourtant malgré son jeune âge qui se peint sur son visage toute son apparence lui donne six ans de plus. Son costume et l'aura autoritaire qui se dégage de lui, le rend encore plus séduisant comme s'il avait besoin de ça pour plaire. « Ta naïveté te rend encore plus belle. » Sa voix sauve me fait frissonner alors tous les regards se tournent dans notre direction. Je peux voir la jalousie de toutes ces femmes qui donneraient tout pour avoir un amant comme mon inconnu. Sauf que je ne suis pas comme elle et je ne le ferais jamais. La colère bouille dans veines alors que je me lève d'un coup. « Je ne suis pas à vendre ! » Malgré mon ton glacial je peine à laisser les émotions qui m'agitent pour moi. Dehors l'air frais me fouette le visage tout en faisant rougir mon nez. Je n'ai pas le temps de faire trois pas qu'une main s'enroule autours de mon poignet pour me pousser en arrière tout en me forçant à me retourner. Face à moi je ne suis guère surprise d'y trouver mon inconnu au regard grisé par la colère. Il me surpasse d'une tête en taille pourtant je reste droite comme un piquet tout en le défiant du regard. « Qu'est ce que vous n'avez pas compris dans ma phrase ! » Sèche comme toujours, je frémis de peur alors que le froid reste une excuse valable pour mes mouvements. « Cesse de jouer les idiotes Saskia ! Je t'offre le luxe et l'argent n'est ce pas suffisant ! Alors je repose une dernière fois ma question combien pour que tu m'appartiennes ? » Cette fois-ci ce fut à mon tour de rire alors que ses doigts se refermèrent un peu plus sur mon poignet jusqu'à me faire gémir de douleur. Sans même que j'en prenne conscience, il s'approcha un peu plus de moi jusqu'à ce que je vienne à sentir la caresse de son souffle brulant. Comment connait il mon prénom ? J'ai la mauvaise impression d'être le pion d'un jeu que je ne contrôle pas. « Et pourquoi j'accepterais. » Un défi une fois de plus alors que ma raison m'empêche de croire aux paroles de cet homme qui doit sortir ce couplet à toutes les filles qu'ils croisent et qu'il souhaite mettre dans son lit. « Parce que tu n'as pas le choix ! » Aucun cri n'eut le temps de sortir de ma bouche alors que l'obscurité me happa.