Je me nomme Lucas Isle de Champagne, plus connu sous le doux sobriquet de Lulu. Je suis né à Paris, France, il y a 21 ans. Je suis français, mais je possède quand même des origines Suisses qui dont je suis très fière. Je suis célibâtard. Je suis Dj. Le groupe auquel je souhaiterai appartenir est Gucci. On m'a déjà dit que je ressemblais à Robbie Wadge

CHAPITRE I, DERRIÈRE LES RIRES

Mes pas titubants raisonnent dans l'allée sombre et humide, je suis haletant. Ma vision n'est plus très claire, j'ai l'impression de voir tout au ralentit. Cet endroit m’effraie et pourtant, j'y aie élu domicile. Je trébuche et m'étale de tout mon long sur ce sol répugnant. Je grogne et me relève avec difficulté. Je suis arrivé. Je pousse la porte de fer avec réticence, je sais qu'elle sera là pour me traiter de « toxico » quand j'essayerais de lui déposer un baiser sur le front, même si au fond elle n'est pas mieux. Je gravis les marches. Elles sont douloureuses et se multiplient au fur et à mesure de mon ascension. Je m'assieds en plein milieu de l'escalier, je suis lessivé. J'ai l'impression d'avoir fait un marathon juste avant. Je colle mon front contre le mur vaseux et ferme les yeux quelques instants, un petit moment qui paraît éternel et j'aimerai le faire perdurer. Mais après y avoir réfléchis, je me remets sur mes jambes et ma progression continue, aussi pitoyable qu'elle l'est depuis le début.

Je donne des coups à la porte, plusieurs fois, mais personne ne répond. Quelle petite garce, elle s'aime à me faire désespérer. Je frappe plus fort, avec violence même, je cris son prénom qui semble s'étouffer sur le perron crasseux. Par un réflexe quelconque, je fais pivoter la poignée et à mon grand étonnant, la porte s'ouvre. C'est peut-être la came qui me fait cet effet là, mais j'esquisse un sourire. Comme un match gagné, une victoire. « Irène ? » Ma voix est semblable à celle d'un poivron, je me dégoûte. Mais ce n'est rien comparé à l’écœurement dont elle sera prise en me voyant en si piteux état. Je prends une respiration qui me fait souffrir. Elle ne répond pas. Dans une toute autre situation, elle aurait déjà répondu et m'aurait frappé avec jubilation. J'enlève mes chaussures, peut-être dort-elle déjà. Je me dirige vers la chambre, espérant la découvrir dans un sommeil profond qui me permettra de l'éclairer sur mon état le lendemain. Elle n'est pas dans le lit – si on peut appeler un simple matelas à même le sol comme cela -, ni même dans la chambre. Je vais dans le salon, chose que je regrette après coup. Lisa est là étendue sur le parquet dans une position peu commune. Je m'approche. Ses yeux sont grands ouverts, sa bouche est entrouverte et s'y échappe un liquide mousseux et blanchâtre. A son bras nu, un garrot et dans le creux de celui-ci, une seringue comprimée. Je comprends. J'ai un haut le corps. Rapidement, je m'agenouille et la prends dans mes bras. Cela ne sert à rien pauvre tâche, elle est morte. Je cris, je m'égosille tout en sachant que rien ne la ramènera à ce monde pourri. Mes yeux commencent à s'embuer de larmes. J'embrasse son front encore moite, entrelace mes doigts dans les siens tout en espérant qu'elle en fera de même. Mais rien, rien n'y fait, son corps est inerte. Je me sens coupable. Tu as tout gagné, voilà ce que c'est de vivre avec une tâche comme toi. Tu n'es qu'un minable, une raclure, un héros de pacotille. Tu n'es qu'un boulet qui entraîne tout ceux que tu touches vers le fond, vers les profondeurs de tes marécages hostiles. Crève, tu feras de cette merde de monde, une merveille.

CHAPITRE II, OVERDOSE D'AMOUR

A l'heure d'aujourd'hui, je dirais que je suis au bout du rouleau, j'ai épuisé le peu de dignité qu'il me restait ces dernières années. Aigri et hagard, je suis devenu une pâle copie de tout ce qui me débectait chez les jeunes de mon espèce, à savoir l'archétype du « mec qui a tout, mais qui n'est rien », qui sans son fric devient inintéressant et à qui il est inutile de vouer une sollicitude quelconque. Je réussis à briser tout ce que je touche. La souffrance est omniprésente autour de moi, impossible à canaliser, comme un python affamé sorti de son repaire. Plus rien ne m'impressionne, j'ai tout vu, tout fait, tout tenté. Les gens me haïssent dans leur fond intérieur, je les répugne, mais je ne peux m'empêcher de les intriguer. Irène la première. Cette fille, ou plutôt cette femme, qui a sans doute essayé de me rendre meilleur sans trop de succès. Mais j'ai joué avec le feu, j'ai joué au plus malin comme qui dirait. Je l'ai enfoncé avec moi, comme un boulet attaché à son pied, jusqu'à la faire disparaitre pour ne plus revenir. C'est dire que je m'enfonce un peu plus plus dans ma merde d'existence quand je pense à elle. Sans elle mon monde s'effondre, sans elle, ma vie décline, sans elle j'agonise.

« Mec y'a tout le monde qui est là, bouge ton cul ! On va pas t'attendre toute la soirée ! » La voix de Chris raisonne entre les couloirs de la demeure alors que je suis en train de me contempler dans le miroir. Je ne lui réponds pas, qu'il aille se faire mettre. Ce soir, il m'a dit de lui faire confiance, qu'il prenait tout en main et que je n'avais pas de quoi m'inquiéter. Il a réservé une table dans le carré du Queen, quelle originalité. Plus les jours passent plus ce type me déçoit. Heureusement pour lui - et pour moi - il y « aura de la meuf », son cousin Darren, un mec pas vraiment fiable, rentre de son périple d'Allemagne avec une armada de filles, des mannequins pour la plupart, ou tout simplement qu'il a jugé « bonne ». Dois-je paniquer ? J'entends déjà la smala qu'il m'a ramené ; ça braille, ça rigole, ça cri, ça me donne la gerbe. Je pousse un soupire et attrape sur la commode un puissant calmant pour chevaux, la kétamine, Saint-Graal de la défonce. J'avale une pilule et fourre le reste de la plaquette dans la poche de mon jean, ainsi qu'un sachet de coke. [...] Je dévale les escaliers pour débouler dans le hall, ils sont déjà tous là, l'air hagard. Il y a Darren et Chris et quatre filles, habillées en tenues courtes, perchées sur des talons vertigineux et maquillées comme des camions volés. Je pince les lèvres et m'avance vers eux. « Hééé gars ! » Darren me donne une tape amicale dans le dos et se retourne vers les filles en tendant un bras en ma direction. « Mesdemoiselles, voici Lucas ! Kelinka, Daphne, Angela et, Kassi. » dit-il tout en les désignant respectivement. J'esquisse un sourire pas réellement avenant. Chris tape dans les mains. « Bon allez, faut y aller, y'a la bagnole qu'attend. » Une effusion fait vibrer le groupe et tout le monde se dirige dehors le sourire aux lèvres...
Dans la cours, un Hummer Limo noir flambant neuf nous attend. Chris me donne un coup de coude dans les côtes et me fait un clin d'oeil. « Je t'avais dit que je m'occupais de tout. » Il me tire par le bras et me pousse dans la voiture sans que j'ai mon mot à dire. Je m'installe sur une des banquettes en l'insultant, lui ça le fait marrer. Kassi, une des filles, blonde avec une poitrine imposante vient se coller à moi en s'asseyant. Je lui dis en allemand que j'aime ses chaussures, avant de regretter aussitôt d'avoir sorti quelque chose d'aussi con. La musique est assourdissante, Chris boit du champagne au goulot et s'arrête de temps à autre pour en verser dans le décolleté d'Angela... Ou de Daphne... Ou peu importe. Darren quant à lui s'est déjà fait son affaire, deux des filles sont sur ses genoux et l'embrassent inlassablement à tour de rôle. Je fouille dans la poche de mon jean pour en sortir la kétamine, j'en avale une pilule, refourre le paquet à sa place initiale et passe lascivement un bras autour de l'épaule de ma voisine, que la fête commence.

Je suis affalé sur une banquette du Queen comme une vielle épave, j'ai une sérieuse envie de poser une galette et cette Kassi me colle depuis qu'on est sortis de « l'antre d'un soir ». Croit-elle peut-être que nous allons finir nos jours ensemble, après un simple «coup de queue» dans les toilettes? Je la pousse du genou, l'incitant à se décaler. Elle s'exécute, j'ai envie de lui tapoter sur la tête pour la remercier, je me retiens. Ma main est fixée sur une bouteille de tequila, vide depuis longtemps, et pourtant, je m'entête à la garder empoignée. Je n'en peux plus, je suis lessivé, j'ai envie de dormir. D'un grand lit à baldaquins, avec une couette en plume de canard et des draps en soie. Un lit comme à Versailles, à la Marie Antoinette. Si possible au bord de la mer, non, dans le sable même, avec le bruit des vagues en fond sonore et une infime brise qui me ferait me plonger plus encore dans les draps. Peut-être bien même un type qui joue de la harpe et une femme qui danse du ... On me tire la bouteille des mains, ce qui a le don de me sortir de ma rêverie. Quelques secondes après, sans que je n'ai le droit de gueuler, une des filles - Kelinka je crois - se met à califourchon sur moi et commence à m'embrasser. Je lui rends son baiser avant de la pousser parce que je n'arrive plus à respirer et que ça me dégoûte. A mon grand étonnement, elle m'a laissé un cadeau. Sur ma langue,git une pilule, de quoi? J'en sais rien. Sans me rendre réellement compte de ce que je fais, je l'avale. Ça aurait pu être de l'arsenic, ça aurait été la même chose. Chris me hurle quelque chose à quelques centimètres du visage, mais je ne comprends pas un seul mot de ce qu'il déblatère, je le pousse violemment parce que son haleine est vraiment poisseuse et que si ça continue ma gerbe viendra lui peinturlurer la gueule. J'ai envie de lui en coller une, mais je me retiens, j'en aurais pas eu la force de toute façon. Je ferme les paupières. Je n'entends même plus la musique de merde qui passe. Je suis bien posé. Ma plage n'est pas loin, je le sens. Ça y est, je suis dans mon lit, je me blottis et finis par m'endormir. Malheureusement il commence à pleuvoir. Je me réfugie sous les couvertures, mais la pluie persiste et passe à travers. J'ouvre les yeux. Je ne suis ni dans un lit, ni sur une plage et il ne pleut pas. Seulement, c'est ce con de Darren qui se la joue LMFAO et qui me fait une « champagne showers » Je lui demande d'arrêter. Il n'a pas compris, pense que je lui demande de continuer et me renvoie de la mousse dans la gueule. Je me lève, je vais lui faire bouffer sa bouteille. A peine ai-je le temps de faire un pas qu'une main agrippe mon bras. Je me retourne, c'est Kelinka, celle qui m'a donné la pilule. Elle me vole un baiser et me montre ce qu'elle a au creux de la paume. De la coke. Je lui souris - du moins c'est censé être un sourire -, et me rends compte que je n'en ai moi-même plus. Je crois l'avoir jeté sur Chris ou une connerie comme ça. Il m'arrive d'être idiot, oui. Comme on ne refuse jamais de coke, je l'embrasse à mon tour pour lui montrer que sa proposition tient la route. Elle me prend la main et me fait sortir du carré pour aller jusqu'aux toilettes. Je titube, je trébuche, je gueule, je pousse, mais j'arrive au final sans encombres à la destination convoitée. Le colosse qui surveille les allées et venues dans les toilettes, me lance un regard mauvais et commence à mettre ses mains en avant pour nous bloquer l'accès. Dans un excès de semi-conscience, je fouille dans la poche arrière de mon pantalon et en sort un billet de 200 que je lui donne d'un geste nonchalant. Non malheureux de se faire de la tune, il pousse un soupire excédé, accepte son dû et reprend finalement sa place initiale en marmonnant. On entre dans les toilettes, des filles se repoudrent le nez et des mecs se curent les dents devant le large miroir - les toilettes du Queen sont mixtes -, je les regarde pendant quelques instants, fasciné, comme si je me trouvais devant une cage de singes, mais je me fais pousser violemment par Kelinka, dans une des cabines. Elles sont luxueuses et pourtant elles sont crades, de la gerbe et de la pisse se font la guerre sur le sol, j'y prête pas réellement attention et fous mes pieds dedans. Sur l'étagère, une cuillère, qui n'a très certainement pas été utilisée pour racler le fond d'un yaourt 0%, je la prends en pleine main et la balance dans la cabine d'à côté par-dessus la cloison. Je me retourne vers la nana et d'un signe de la main l'incite à faire péter la coke. Elle me toise quelques instants, pose un doigt sur mes lèvres et chuchote avec un accent prononcé. « Je te donne, mais après, tu remercies. * elle désigne la porte * ce serait louche pour eux, de pas entendre cris. » Je pousse son doigt, la regarde de haut en bas d'un air dégoûté et attrape le caillou qu'elle a posé sur la tablette, je l'effrite avec dextérité et avec une main professionnelle, à l'aide de ma carte de crédit, je forme cinq poutres, que je compte bien me faire à moi seul, je vais pas me la jouer dans la galanterie. C'est étonnant de voir à quel point je me démerde bien même si mon état est critique. Kelinka me tend un billet, je le roule fébrilement et me tourne vers elle comme pour porter un toast. « A Irène! » Elle a pas compris. J'en ai rien à foutre. Je dirige à mon nez le billet, me penche, et c'est parti pour un tour. Je sniff, à m'en exploser le nez. Et de 1... Ce que c'est bon... Je n'ai pas le temps de finir, ou plutôt de commencer. Quelque chose n'est pas comme d'habitude. Du revers de la main, j'essuie mon nez enfariné. En la détaillant, je peux maintenant y voir du sang. Je n'ai le temps de rien. J'entends un cri perçant mais je suis déjà parti. Enfin dans mon lit, au bord de cette putain de plage, avec ce connard qui joue de la harpe et cette chienne qui se trémousse devant moi. Et rien, rien ni personne ne pourra me priver de ça. Allez vous faire foutre.

CHAPITRE III, LA MAIN SUR LE MIC

Parce que je suis au sommet de ma gloire, parce que ça me fait kiffer, ça me donne l'impression d'être quelqu'un, d'exister, même si je ne suis qu'un putain de fantôme qui traîne son corps décharné dans les rues de Prague. J'aspire une goulée d'air et mes doigts se posent sur les platines. Le fait de faire tourner les nombreux boutons pour créer une mélodie, plus rachitique qu'autre chose, me fait du bien et j’oublie, j'oublie quel être misérable je suis. Dans la foule qui cambre et ondule devant moi au rythme des basses, certaines filles crient des « Lulu » hystériques, en pensant peut-être qu'elles auront la chance de partager ma nuit, il ne sera à vrai dire pas difficile de leur donner un bout de celle-ci. Mes actes sont simplement à la hauteur de ma réputation. D'autre personnes s'adonnent à un léchage de glotte commun et je me dis qu'ils ont bien la chance d'être aussi insouciants. Pour l'instant, j'aime ce que je fais, ce boulot, qui me permet de survivre depuis j'ai envoyé chier mes bourgeois de parents avant de m'être cassé pour ce pays dans lequel je vie depuis 3 ans. Je suis jeune me direz-vous, mais ma vie est aussi bien remplie que celle du sage derrière la colline. Oui oui.

Bonjour moi c'est Catwalk Culture, j'ai 16 ans et je viens de regarder gossip girl, je pourrai venir je ne sais quand. J'ai connu le forum par zarba et je pense qu'il est bah écoutez, très beau, j'aime bien le contexte (bien que déjà vu). juste, hum... vous avez fait une faute à "under the screen", si vous vouliez dire "derrière l'écran", c'est "behind the screen" Finalement, si j'ai bien lu le règlement, j'ai pu voir que le code est Anna Wintour est le diable en personne.